Canadian Journal for Traditional Music (1977)

Les Chansons Enumeratives

Madeleine Beland

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il me semble a propos de vous donner les raisons pour lesquelles je l'ai choisi. Depuis trois ans, j'ai eu l'opportunité de travailler, sous la direction de Monsieur Conrad Laforte, a la preparation et a la redaction definitive de la nouvelle edition du catalogue de la chanson folkiorique française.' Cependant, les chansons énumératives avaient toujours été négligées par les enquêteurs et les folkloristes, tant chez-nous qu'en Europe, ces derniers les considérant de façon générale comme banales, enfantines et de peu d'intérêt. Les premiers folkioristes qui leur consacrérent une étude sérieuse, Achille Monte! et Louis Lambert, en 1880, soulignent d'ailleurs dans l'introduction de leur ouvrage que les recuei!s de chants popularies qu'ils ont Pu consulter "ont laissé cette importante section des chants du premier age dans un veritable oubli. L'insignifiance du fond et de la forme a rebuté les plus courageux, les plus patients de leurs éditeurs."2 D'un autre côté, bien que i'on puisse affirmer qu'elles aient eu la faveur du peuple, les informateurs eux-mêmes hésitent a les communiquer, préférant livrer les grandes complaintes, les chansons épiques et autres.

Etant donné le peu d'intérêt qu'on leur a toujours reconnu, ii peut sembler hasardeux de s'aventurer sur le sujet. Cependañt, les recherches sur la chanson fo!klorique en cours depuis plus de 20 ans a l'université Lava! nous permettent maintenant de leur donner la place qui leur convient non seulement dans la discipline de la chanson traditionnelle mais aussi dans notre folklore en général. Leur repertoire imposant de plus de 300 litres nous a permis d'établir une classification et de constituer un catalogue bibliographique des versions d'Europe et d'Amérique qui contribuent a mieux nous les faire comprendre et apprécier.

Avant de presenter cette classification exhaustive des chants énumératifs, j'essaierai de les définir et nous ferons ensuite un bref survol des etudes portant sur le sujet.

En premier lieu, pour qu'une chanson soit considérée comme énumérative, l'énumération doit être !a structure même de la chanson, c'est-à-dire qu'il faut que "chacune de ses strophes contienne un élément de l'énumération."3 Ii arrive fréquemment que i'énumération figure de facon accidentelle ou partielle dans un texte, soit par quelques vers intercailés ou dans le refrain. Si tel est ie cas, la chanson passe alors dans le groupe de sa structure dominante, i.e. parmi les chansons strophiques, en laisse, en dialogue, etc. En fait, l'énumération, depuis que ce mot méme existe a toujours été considérée comme une figure de style ou un procédé littéraire. Par la chanson folkiorique, dit Monsieur Conrad Laforte dans ses Poetiques de la chunson traditionnellefrancaise, le poéte populaire en l'employant comme structure même de la chanson, i'élève ainsi au niveau du genre. (p.65) Ii ne fail aucun doute dans notre esprit que ceux qui s'y intéressérent de prés ont cornpris cette distinction.

On retrouve bien peu d'études, comme je l'ai déjà mentionné, portant sur ce type de poésie populaire. La premiere de Monte! et Lambert parut en 1880, et fut suivie seulement en 1953 par celle de Patrice Coirault. En 1976, Conrad Laforte répond sans doute aux attentes de ses prédécesseurs en proposant une ébauche de classification des chants énumératifs.

Voyons de prés ce que chacun d'eux pense de ce repertoire. D'abord, dans les Chants populaires du Languedoc, Monte! et Lambert se proposent de suivre l'homme d'âge en age, du berceau a Ia tombe. Le reçueil des chants du premier age, c'est-à-dire ceux que la nourrice ou la mere chantent a l'enfant qui vient de naItre et commence a grandir, se subdivise comme suit: chansons pour endormir, chansons pour réveiller, chansons pour apprendre a agir, viennent ensuite les chansons énumératives et enfin le recuei! se termine avec les rondes enfantines. Selon eux, les chansons énumératives sont celles "qui traInent un récit en longueur, avec l'intention d'amuser ou de distraire l'enfant." (p.2) Cependant, elles joignent a la monotonie des berceuses, le caractére continu et indéfini des chants légendaires. Les chants énumératifs sont ni plus ni moms un intermédiaire entre la nénie (chanson des tout-petjts dans le vocabulaire languedocien) et la légende. De la premiere, la nénie, its allongent les paroles, ajoutent aux particularités émises d'autres particularités du même genre. De la légende, us s'en rapprochent par le fond puisqu'on y retrouve une sorte de narration d'un fait ou d'un événement quelconque (d'ailleurs, on retrouve souvent dans les chants énumératifs une partie chantée et une psalmodiée); us s'en rapprochent également par la forme, le vers est particulier car sa coupe généralement feminine appartient a la poésie héroique. Ils s'en différencient toutefois par !a banalité ella puérilité du récit. (p. 408)

Voici les principaux traits communs aux chansons énumératives que nous pouvons dégager du travail de Monte! et Lambert. Ces traits communs se rap-portent successivement au fond et a la forme. En ce qui concerne le fond, celuici, disent-ils "est d'une insignifiance presque absolue. Si l'on supprime en effet Ie développement de l'énumération — qui le compose presque en entier, — il réduit a quelques !ignes." (p. 406) La forme littéraire quant a elle est des plus nalves. Les phrases toutes faites une fois présentées, servent a tous les couplets, ne variant le plus souvent que par un seul mot. (p. 407) Enfin, dans toutes les chansons énumératives, l'inspiration trahit une inhabilité puerile. "Elle se borne en réalité. a une seule idée, qu'on reproduit d'une seule manière, et cela pendant le plus grand nombre de fois possible." (p. 407) On admet pourtant précédemment dans I'article que cette inspiration naïve ne manque pas dans certaines chansons d'avoir un côté ingénieux. (p. 396) De méme, Montel et Lambert signalent que le cadre des chants énumératifs, aux lignes bien arrêtées, est assez large pour l'improvisation. Les traits principaux se perpétuent sans changement mais l'énumération vane de localité en localité. (p. 394)

Enfin, aprés cet aperçu des traits communs aux chansons énumératives, nous serions portés a croire que l'intérêt des auteurs envers ces chants n'était pas des plus grands s'ils ne l'avaient souligné dans I'introduction de leur ouvrage: "Nous ne pensons pas que ce dédain [pour les chants du premier age] soit suffisamment justifié; pour si puériles que soient ces petites pièces, elles ne manquent cependant pas d'un certain intérêt. Elles peuvent d'ailleurs avoir de l'importance pour I'étude comparée des origines de ces chants." (p. 4) On verra plus tard Patrice Coirault se poser certaines questions concernant aussi I'origine de ces textes: "Leur origine semble se perdre dans la nuit de nos préhistoires, leurs commencements se confondre avec ceux de l'art verbal. Leur genre serait-il aussi vieux que le monde des hommes?"4

Le plus grand intérét de ces "petites pièces" pour les pionniers est indéniablement d'ordre pédagogique, ces chants donnent une Ieçon de mots et de logique a l'enfant tout en ayant comme avantage de tuer le temps, dissiper I'ennui et de l'apaisei .5 Nous pourrions facilement reprocher a Montel et Lambert d'avoir eu une vision trop étroite ou trop intellectualiste des chansons énumératives en ne les attribuant qu'au premier age. Avaient-ils des idées préconçues lorsqu'ils font remarquer que si I'on trouve ces textes chantés par des adultes a diverses occasions, comme chants de noces, de métier ou noëls, "il ne s'agit que de ressemblances apparentes. Ils ont évidemment un fond trop puéril, trop futile, pour qu'on puisse !es attribuer a un age avancé." (p. 402)

Ces quelques remarques, peut-étre un peu sévères a l'égard de Monte! et Lambert, ne nous font pas oublier toutefois qu'ils furent les premiers non seulement a compiler un nombre important de chants énumératifs, mais aussi a en adopter le terme et a en définir la structure. Ils signa!ent en premier lieu l'énumération simple, qui "se borne a indiquer toute une suite d'objets ayant une destination commune, mais seulement un par couplet." (p. 395) Ensuite, vient l'énumération doub!e qui comme la premiere donne une suite d'objets ayant une destination commune mais, cette fois, en cite deux par coup!et. Cette definition erronée de !'énumération double a été critiquée par Conrad Laforte qui !'explique de la facon suivante:

"cette sorte d'énumération ne donne pas une seule suite d'objets mais bien deux énumérations paralléles et chaque strophe ne contient pas deux é!éments d'une même énumération mais un élément de chacune des deux énumérations parallèles." (p. 67)

En dernier lieu, l'énumération par enchaInement rappelle a chaque couplet, l'objet ou les objets indiqués précédemment, ceux-ci ayant toujours une même destination.

Cette definition est beaucoup plus precise que celle proposée par la Société Ramond que Van Gennep présente dans son Manuel, comme questionnaire d'enquête et qui nous éclaire très peu en definitive:

"Chants enumeratifs: changement d'un mot; changement d'un mot et d'un vers; changement de deux vers; changement de trois vers; énumération double; énumération par enchalnement; énumération récapitulative.' '6

Ces sept divisions proposées ici se raménent aux trois de Monte! et Lambert.

Patrice Coirau!t, 75 ans après ces deux derniers auteurs, fut le second a consacrer une étude sérieuse aux chants énumératifs. La classification qu'il élabore "est un veritable traité, des plus complets a ce jour et des mieux adaptés a la matiére."7 De plus, ii présente une étude particuliére portant sur plus de 50 chansons énumératives différentes. D'aprés ses statistiques, "environ deux cents chansons de genre énumératif recueillies et publiées au XIXe — xxe siècle sont loin d'avoir épuisé le résidu qui subsistait [dans la tradition orale]."8 De ses prédécesseurs, Coirau!t retient l'énumération simple et l'énumération par enchalnement qu'il appellera l'énumération a reprise récapitulative ou plus communément la randonnée. Coirault ne tient nullement compte de l'énumération double qu'il considére au même titre que l'énumération simple, mais il faut bien comprendre que le mot "simple" dans son esprit "n'est donc pas pris dans le sens de l'unité mais dans celui d'une énumération qui n'est pas complexe:"9 Quant au mot "randonnée" fréquemment utilisé par Coirault et bien d'autres folkioristes, it semble moms précis que l'expression a "reprise récapitulative" puisqu'il insiste sur la course rapide en circuit, qui peut décrire l'action de certains chanteurs et introduit de ce fait l'idée de competition, remarque Conrad Laforte. (p. 65) Dans ses Poetiques, ce dernier résout le probléme de !'énumération double en doublant les entrées au catalogue avec renvoi d'une rubrique a l'autre. Il en va de méme pour !es textes qui se présentent sous les 2 formes (énumération simple et a reprise récapitulative).

A l'instar de Montel et Lambert, Patrice Coirault signale la simplicité des chants énumératifs le plus souvent consignés dans les albums pour enfants. Les chansons de ce type "se sont agglutinées suivant les formules élémentaires d'une logique qui a bien des traits de l'association des idées." (p. 389) Les caractérisant de formules "sempiternelles" qui s 'adressent aux mémoires les plus simples, et sont a la portée d'un esprit de minime qualité, d'une intelligence sommaire, il en reconnaIt cependant un intér.êt nouveau. Malgré le fait que leur vocabulaire soit souvent étroit, certains mots évoquant des images familiéres et concretes peuvent devenir symbole et it s'en éléve ainsi une poésie particuliére. (p. 389) De plus, Coirault admet que les chansons énumératives aient constitué une partie importante du repertoire de chansons orates paysannes. D'ailleurs, beaucoup d'entre elles ne servaient-elles pas de rondes a danser? En 1977, une connaissance plus globale du repertoire et un bref examen des 314 chansons inscrites au catalogue, permettent de voir qu'une grande partie de ces textes se chantaient par les adultes et ne se destinaient qu'à un auditoire d'adultes. Tel est le cas des chansons équivoques ou a double sens dans lesquelles "chaque strophe contient unjeu de mots, souvent obscene ou scatologique ou simplement drôle"° ou encore, des chansons énumérant les membres ou parties du corps féminin, que le chanteur peut facilement rendre inconvenables. Certaines chansons a réondre n'ayant rien de vert ou de grivois ont été longtemps a l'honneur dans les soirees d'autrefois, par exemple: . Iouette, Il n a qu 'un Dieu, Cat herinette, Si j 'a va/s les beaux souliers, La Perdriole.

Ayant compris ce que sont les chants énumératifs et vu l'opinion de certains auteurs a leur égard, je vais maintenant vous presenter la classification étab!ie par Conrad Laforte, qui nous fera réaliser l'importance du repertoire et donnera un avant-gout des horizons nouveaux qu'elle ouvre aux chercheurs.

Cette classification est jusqu'à un certain point, celle de Patrice Coirault, mais beaucoup plus développée et améliorée. Coirault établit trois grandes divisions:

I. Les nombres et les fours. (En croissant et en décroissant). II . 'habillement.

III. Les sufets divers. Chacune de ces trois categories se subdivise en énumération simple et a reprise récapitulative." En gardant cette subdivision, Monsieur Laforte propose les 14 categories suivantes:

I. Nombres en decroissant: Cette catégorie comprend les chansons de dix et les chansons de neuf.

Chansons de dix. Par exemple: La ceinture de laine

Elle n'a plus que 10 brins ma ceinture.

Elle n'a plus que 10 brins ma ceinture de chanvre.

Elle n'a plus que 10 brins ma ceinture de lin.

Ensuite 9, 8, 7, 6 brins.

Chansons de neuf Elles sont presque toutes des chansons de danse. Arnaudin en signale 54 dans son recueil sur la Grande-Lande publié en 1912. Selon Coirault, les chansons de ce groupe sont les plus primitives. Elles peuvent avoir plusieurs fonctions différentes, chansons de danse, chansons de marche, chansons pour rythmer le travail ou exercice de mémoire pour les jeunes. On reconnaIt ici, Ia souplesse de la chanson de tradition orate:

"n'importe quelle chanson folklorique est apte a se donner n'importe quelle destination."2

II. Les nombres en croissant

Ex: Rondes des cocus (énumération simple) Un cocu nous avons trouvé

Refrain: Saute, saute, saute

Cocu comme les autres

Bien entendu it nous faut un autre cocu.

Etc., 2, 3, 4 cocus

II n 'y a qu 'un Dieu (a reprise récapitulative)

Dis-moi pourquoi 1

Ii n'y a qu'un Dien qui règne dans les cieux

Dis-moi pourquoi 2

2 testaments, l'ancien et le nouveau

3 patriarches, etc.

Ill. Heures, fours, semaines, mois, saisons, années, ages

Ex: La Sernaine ouvriêre (énumération simple) Les cordonniers sont pires que les évéques le lundi, its font une fête le mardi, its ont mat a la tête le mercredi, us jouent de la clarinette le jeudi, its vont voir leur maItresse le vendredi, passent la navette Le samedi, leur semaine est bien faite.

La Sernaine des rn/es (a reprise récapitulative) Je m'en va-t-au marché, le lundi

Madame qu'avez-vous a vendre? J'ai du tin!

J'ai du tin, du micamac, d'la dichou d'tou, d'tou, j'aimerai ma mie, je l'aimerai toujours! Dernier couplet récapitulatif:

Je m'en va-t-au marché, le dimanche Madame qu'avez-vous a vendre? j'ai des oranges! j'ai des oranges, j'ai du sam, j'ai du yen, j'ai du jeu, j'ai du mere, j'ai du mar, j'ai du lin, du micamac, d'la dichou, d'!'ou, d't'ou,j'aimerai ma mie,je l'aimerai toujours!

Refrain:

IV. Lettres, voyelles, alphabet. Voici le premier couplet de l'Alpha bet:

Quand j'allais voir Anna Laa

Je sens mon coeur flamber bbb

Je desire l'embrasser ccc

Sur ces deux joues fardées abed

V. Vêtements. Pour boire, /lfiiut vendre:

Ici te chanteur vend successivement toutes tes pièces de vétements de sa blonde: chapeau, ceinture, jupon...

VI. Membres ou parties du corps humain et remèdes.

Enumeration simple: Savez-vous planter des choux

Enumeration a reprise récapitulative: Catherinette

Catherinette a mat au pied, son pied sus l'can

Catherinette a mat aux yeux, ses yeux cireux

Catherinette a mat a la bouche, sa bouche baveuse

etc...

VII. Membres ou morcellement des animaux, oiseaux, poissons.

Ex: . louette, gent/lie alouette, ou encore:

Lamentations sur les restes d'un âne:

Quand Ti-Jean revient du bois, it trouva ta peau de son âne que tes toups avaient mange, ensuite il trouve tes pattes, la tête, ta queue...

VIII. Métiers et travaux (cycliques ou saisonniers).

Les corps de métiers: Le diable va successivement chez le cordon-nier, le boulanger, te forgeron, te boucher...

La Ia/ne des moutons: C'est nous qui ta tondons, cardons, lavons, filons, tissons, cousons, portons, et chantons.

IX. Hornrnes, femrnes, autres. . . (quatités)

LaJèmme a nepas choisir: ne pas ta prendre trop belle, laide, jeune, vieitle, riche. La conclusion est de rester garçon pour pouvoir changer.

X. Animaux et oiseaux.

Les an/maux du marché: Ma mere m'envoie-t-au marché pour acheter une poule, un coq, un canard, un chien — imitation des bruits des animaux.

XI. Contenants et/ou contenus. Quand Ia bonne femme va:

Quand ta bonne femme va au bois, etle n'y va pas sans son aria

Quand la bonne femme va a l'eau, elle n'y va pas sans son seau

Quand ta bonne femme va au tait, elle n'y va pas sans son gobelet

Quand Ia bonne femme va au lit, elle n'y va pas sans son mar

XII. Enumerations axées sur des verbes et des actions.

Enumeration simple: Le mo/ne tremblant et Ia dame:

te moine demande pour se chauffer, manger, coucher. gigoter, s'en aller.

Enumeration a reprise récapitulative : Biquette:

elle ne veut pas sortir du trou, ii faut aller chercher le chien pour manger Biquette, le baton pour battre le chien, le feu pour brü!er le baton etc . ..

XIII. Varia.

1. Elements hétéroclites et coq-á-l'âne.

. Les noces du pinson et de I 'a/ouette: on va chercher un garçon , une fille, de la "mangeaille", un violon . .

2. Menteries: Les Menteries

3. Noms propres — . Ia sante de Monsieur.

4. La maison, le ménage — La fille et Ia mere faut acheter. (des couteaux fourchettes, cuilléres, assiettes, poêle, poêlon, marmitte, chaudron, etc.)

5. Lieux, villages, villes ou pays. Le coucou est mort: en Espagne, en Afrique, en Angleterre ...

6. Mets: Mardi-gras: Du beurre et dufromage.

7. Couleurs: La poulette grise.

8. Instruments de musique: Bonhomme sais-tujouer.

9. Arbres : Michaud tombe de 1 'arbre.

10. Cartes. Les cartes.

XIV. Chansons équivoques.

L 'Archêveque de Conflans. L'archevêque de Conflans est un grand so/litaire. Tous les dimanches aprés-midi ii fait son ca/téchisme, etc.

En concluant, nous ne pouvons qu'acquiescer a l'opinion de Monsieur Laforte qui affirme: "La technique de l'énumération a atteint un si haut per-fectionnement en folklore qu'elle est passée du simple procédé a la dignité de genre littéraire [ . . . I Le poéte populaire a réussi a en tirer des effets étonnants d'une grande variété." (p. 81-82)

Université La val,

Québec, Québec

1Le premier volume consacré aux Chansons en laisse est le 18(3) de la collection des Archives de Folklore, publié aux Presses de l'université Lava!, Québec, 1977, CXI + 56!p. Le second volume portant sur les Chansons énumératives paraitra en 1978.

2AchiIle Monte! et Louis Lamberts, Chants populaires du Languedoc (Paris: Maisonneuve et Cie, Libraires Editeurs, 1880), p. 4.

3Conrad Laforte, Poétiques de la chanson traditionnelle .française (Québec, Presses de l'universite Laval, 1976), p. 66.

4Patrice Coirault, Formation de nos chansons/bikioriques, (Paris: Ed. du Scarabée, 1959), p. 389.

5Montel et Lambert, p. 407.

6Arnold Van Gennep, Manuel de Folklore français contemporain... (Paris: A. Picard, 1937), v.3, p.3 1.

7Laforte, p. 68.

8Coirault, p. 393.

9Laforte, p. 69.

10Laforte, p. 80.

11Coirault, p.387.

12Coirault, p. 401.

Résumé: Madeleine Béland. "The Enumerative Song.

The enumerative song is a type of traditional song neglected until recently by folklorists and researchers. Madeleine Béland begins with a brief survey of studies published on this category of song in both France and Canada. She gives some explanations of the structure and form of the songs before discussing the classification which has been established for a Bibliographical Catalogue of Enumerative Songs. She comments on each of the 15 categories and gives examples.